FCIL – The Feuilleton and Cultural Identities in Luxembourg 1910-1940
Funded by the FNR (CORE Junior Track): 1 April 2013- 31 March 2016
PI: Dr. Anne-Marie Millim
Scientific contacts: Ass. Prof. Sonja Kmec (University of Luxembourg) and Prof. Dr. Norbert Bachleitner (University of Vienna)
Student assistants: Ramona Reinertz and Samantha Holper
Project Abstract
‘The Feuilleton and Cultural Identities in Luxembourg 1910-1940’ investigates the construction of cultural identities by and through the feuilleton press. It enables an understanding of the value attributed to Luxembourgish culture by cultural commentators against a background of French and German philosophico-aesthetic traditions. As the feuilleton is generically a space for reflection, it represents an essential indicator of cultural attitudes that gives insight into the societal process of identity formation. In order to analyse the discourse of identity, it surveys the thematic spectrum, political philosophy and stylistic particularity of the most prominent Luxembourgish feuilletonists, writing in French and German, gauging their influence on wider constructs of cultural value. The fundamental argumentative premise of the project is that cultural, and, in turn, national, identities are “constructed” (Anderson, 1984) based on the concept of culture developed by society.
The project aims to demonstrate the ways in which the feuilleton’s tendency to comment on itself and to react to its reception functioned as a cultural monitoring and moulding device that helped to shape, or preclude, the formation of national and cultural identities in Luxembourg. For the first time, the whole body of feuilletonistic contributions by Batty Weber (1860-1940), Frantz Clément (1882- 1942), Nicolas Ries (1876-1941), Léon Thyes (1899-1978) and Pierre Grégoire (1907-1991) and Evy Friedrich (1910-1989) will be considered in the context of the newspapers that published them. The project traces the interactions between these feuilletonists, identifies individual styles and topic-ranges and tracks the dialogue they established with each other and with their audience. It is primarily interested in the cultural value attributed to Luxembourgish culture in these discussions of cultural, social and political events.The project establishes the crucial connection between literature, history and the press, tracing society’s changing formulation of cultural identity and value as presented in and brought about by the medium of the press.
The monograph and database resulting from this project will significantly contribute to knowledge development in the fields of literary studies and media history because they give insight into the socio-intellectual climate of the period and accentuate the societal role of the above-mentioned writers. Highlighting the interactive and interdisciplinary nature of press discourse, the project illustrates the intellectual cross-fertilisation, as well as the tensions, that dominated Luxembourgish society between 1910 and 1940. It will show the ways in which the cultural divide brought about by the co-existence of a conservative government, clergy and writers (such as Willy Goergen, Jean-Pierre Erpelding and Pierre Grégoire), who sought to conserve Luxembourg’s rural identity as “an agricultural country” (Eyschen, 1897), and their progressive liberal and left-leaning opponents was articulated to the public. These discussions of cultural, social and political events—prominently the idea of a Luxembourgish „Mischkultur“ (Mixed culture) that dominated during the period—reveal and historicise changing concepts of cultural value and cultural identity (Conter, 2007).
Project Objectives:
FCIL’s fundamental objective is to foster an understanding of the value attributed to Luxembourgish culture by cultural commentators and their audience within a multilingual context. It aims to complement and expand the current state of the field of literary and media studies through:
1) a substantial contribution to the history of literature and the press, providing portraits of each individual feuilletonist, showing his importance within a network of literary relations, and presenting the feuilleton as an art form;
2) surveying the thematic spectrum, political philosophy and stylistic particularity of the most prominent Luxembourgish feuilletonists, writing in French and German, to gauge their influence on wider constructs of cultural value;
3) providing contextual detail of the press organs in question.
Poétique du drame luxembourgeois contemporain
Responsabel: Dr. Ian de Toffoli
Septembre 2013 – juin 2016
Contact scientifique: Dr. Jeanne E. Glesener
S’il y a un champ qu’il reste à défricher, au niveau d’une analyse plus globale du champ littéraire luxembourgeois, c’est celui – certainement fastidieux – des statistiques. Il ne s’agirait pas d’analyser des chiffres de vente d’un livre, d’un auteur ou d’une maison d’édition, ni de commenter le positionnement de tel ou tel livre en haut ou en bas de la liste des Bestsellers qu’édite une fois par mois la Fédération des éditeurs, c’est-à-dire il ne s’agirait pas de faire une étude de marché, ni tout à fait de réception, mais plutôt de politique culturelle, des lignes éditoriales, des changements structurels, ou encore des éventuelles tendances au niveau de la prédominance d’un genre littéraire ou d’une langue.
Par exemple : combien de livres sont publiés par an ? En 2011, le nombre est de 69 (dont 51 par 11 éditeurs professionnels et 18 en autoédition ou par des entreprises dont l’objet n’est pas la publication littéraire), en 2012 de 71 (55 par 15 éditeurs professionnels et 16 en autoédition ou par des entreprises autres). En haut de la liste des éditeurs les plus actifs en 2011 et 2012 se trouvent les cinq grandes maisons d’édition luxembourgeoises (Phi, Saint-Paul, Ultimomondo, Binsfeld et Op der Lay), dont trois (Phi, Ultimomondo et Op der Lay) sont exclusivement littéraires, même si les Éditions Phi travaillent sous l’égide du groupe de presse Editpress. Mais il ne faut pas ignorer les maisons d’édition plus petites, comme Schortgen, Galerie, Hydre, etc.
En combien de langues différentes se décline la littérature luxembourgeoise ? Quelles sont les langues qui dominent ? Si elle est principalement trilingue (en langue luxembourgeoise, française et allemande, les trois langues officielles du Grand-Duché), les livres en anglais (romans, poésie) existent, et de nombreuses anthologies littéraires ou livres pour enfants sont bilingues, trilingues et même quadrilingues. En 2011 et 2012, les publications en langue luxembourgeoise dominent le paysage éditorial littéraire (56 en tout), suivies des françaises (37), puis des allemandes (33).
Quant aux genres publiés, le roman est sans surprise en première position (40 romans publiés en 2011 et 2012), suivi des livres pour enfants (32), de la poésie (24), de la prose courte (18), du théâtre (13), de l’essai littéraire (7) et finalement des différentes anthologies littéraires (6).
Évidemment, si l’on creuse un peu plus, on remarque certaines tendances, certaines préférences linguistiques ou lignes éditoriales de telles ou telles maisons d’édition ou collections : les Éditions Saint-Paul publient avant tout des romans en allemand (8 des 17 ouvrages littéraires publiés, en 2011 et 2012, sont en langue allemande, et 11 sont des romans), les Éditions Phi avant tout de la poésie en français, dans leur collection « Graphiti » (en 2011, 6 recueils de poésie, sur 13, ont été publiés chez Phi, et, en 2012, 5 sur 11 : de ces 11 recueils, deux sont en allemand, le reste en français), et quant au théâtre, il se publie avant tout en luxembourgeois, si l’on compte les rééditions ainsi que le cabaret parmi les publications de pièces de théâtre.
Ces chiffres, répertoriés sur les années 2011 et 2012, ne déviant probablement pas beaucoup de ceux des années précédentes, donnent une bonne idée de l’activité dudit champ autour du nouveau millénaire : il est possible de parler d’une division entre grandes et petites maisons d’édition , celles-ci publiant en moyenne 2 à 3 livres par an, celles-là 5 à 6 par an, celle-ci se concentrant plus sur un genre, comme les Éditions Friedrich-Schmit qui publient principalement des livres pour enfants, ou Hydre Éditions et Haartnol, qui s’intéressent d’abord (ou exclusivement) au théâtre et au cabaret, celles-là publient une grande diversité de genres.
La littérature luxembourgeoise s’est, depuis les années 80 du siècle dernier, développée au point où, même si le nombre de livres publiés reste restreint, l’on ne pourra plus en parler comme d’une discipline artistique en devenir, fragmentée, mutilée. Elle est jeune, certes, dans le sens que cela ne fait pas longtemps qu’elle a atteint une certaine maturité, mais cette maturité ne pourra plus être niée, ne serait-ce que par le fait que les ouvrages littéraires publiés au Luxembourg participent de tous les genres.
Terres Rouges dans la littérature luxembourgeoise
Responsable : Dr. Jeanne E. Glesener
Le projet de recherche littéraire Terres Rouges a pour objet d’étudier la représentation et le traitement de la sidérurgie dans la littérature luxembourgeoisea et dans celles de la Grande Région. En ce qui concerne le corpus de la littérature luxembourgeoise, seront considérés les textes relatifs aux années glorieuses de l’industrie métallurgique, donc la période de 1900 à 1970, et la production rendant compte des années de crise jusqu’à aujourd’hui. L’analyse portera autant sur le genre romanesque que sur le théâtre et la poésie et d’autres genres littéraires. Quant aux littératures de la Grande Région, il s’agira surtout d’établir une bibliographie exhaustive et de procéder à une comparaison, sommaire du moins, entre la production luxembourgeoise et celles des pays limitrophes.
Une première visée du projet de recherche est de considérer le sujet des Terres Rouges dans la perspective de l’histoire littéraire, c’est-à-dire l’étude de l’émergence du sujet dans la littérature et le changement dans la représentation dû au contexte sociopolitique et à la situation historique (les deux Guerres mondiales, les mutations techniques et économiques). L’analyse du style, l’étude dialogique, les affiliations/orientations par rapport à certains mouvements et esthétiques littéraires (réalisme, naturalisme, nouvelle fable) et des réflexions autour de la sidérurgie comme topos littéraire de la littérature luxembourgeoise viendront compléter cet axe de recherche.
Le deuxième domaine de recherche se veut plus théorique et général dans la mesure où l’on considérera le sujet dans le contexte de l’histoire des idées et où l’on travaillera avec des concepts empruntés aux études culturelles pour étudier comment, dans le champ littéraire, le vécu lié à la sidérurgie participe de la construction identitaire du Luxembourg.
Histoire de la littérature migrante après 1957 : vers une littérature transculturelle
Projet sous le parrainage de l’CHLEL (Comparative History of Literature in European Languages) de l’ICLA (International Comparative Literature Association)
Responsables : Prof. Fridrun Rinner (Université de Provence I), Prof. Franca Sinopoli (Università Sapienza, Roma)
Collaborateurs actifs: Dr. Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg), Dr. Myriam Geiser (Université de Grenoble 3), Prof. Helga Mitterbauer (Universität Graz ; University of Alberta Edmonton)
In the second half of the 20th century, when globalization and its consequences are ubiquitous in the political as well as in the social and cultural domain, this multilingual and multicultural presence becomes a new and highly challenging phenomenon for comparative literature. The sheer number of migrant writers or those with a migrant background merges into a creative force that a monolithic apprehension of culture and literature can no longer account for.
This leads us to rethink the notion of national literature and its often problematic relationship to transnational (transcultural or multicultural, multinational…) writing. This concentrates on literatures in Europe in the second half of the 20th century: how is this literature of migrants (first and following generations) integrated or how is it kept separate from national literature. How is the concept of national literature changed or redefined in the wake of the emergence of migrant and migration literatures?
The focus of the project is on the following topics:
a) presence and reception of “migrant literature” in different national literatures
b) imagology ( presentation of original country and migrant country in literature, métissage of cultural influences, ‘imagened’ spaces, imagination of collective memory).
c) concepts of space respectively of interaction (assimilation, integration, diaspora, cosmopolitanism, nomadism)
d) patterns of reception (exoticism, medias, teaching, distinctions, etc.) and stereotypes used in reception processes
e) definitions (multicultural, multinational, pluricultural, plurinational, hybrid etc. literature ? )
f) how are literary critics and national literary histories dealing with this phenomenon ?
g) questions of languages: bilingualism, multilingualism, translingualism?
h) Future? (new world literature, littérature-monde etc.)
i) aesthetic creativity (avant-garde ? Is the use of metaphor in migrant literature different to that in non-migrant literature ?)
Ofgeschlosse Projeten
Literature, Technology and the Press in Luxembourg 1900-1940
AFR-Postdoc Research (2011-2013)
Researcher: Dr. Anne-Marie Millim
The project aims to define and illustrate a particularly Luxembourgish “industrial aesthetic” through first of all giving a sense of the societal attitudes towards the importance, quality and national affiliation of Luxembourgish literature and then situating “pro-technological” writing within this cultural climate. Aside from an in-depth analysis of the rhetoric, style and themes that characterise seminal texts exclusively dealing with industry, the project analyses pro-industrial poems and serial novels published in the daily and weekly press and in literary magazines. While I prioritise the works of writers who embraced industrial progress and who happened to lean towards socialism (Batty Weber, Frantz Clément, Nik Welter, Albert Hoefler), I will, where possible, present conservatively-inspired counter-aesthetic tendencies (Jean-Pierre Erpelding and Willy Goergen).
The methodological and thematic focus of the study consists in an analysis of different portrayals of the “day” and its various related temporal and spatial shapes, such as the seasons, the sky and the stars, illustrating the ways in which the actual and metaphorical light generated by the steel companies’ blast furnaces not only transformed the aspect, but also the structure of the day, thus shaking the cosmic certainties on which civilisation had been hitherto based. I shall argue that in Luxembourgish literature 1900-1940, the portrayal of the diurnal mechanisms is indicative of a wider aesthetic and political philosophy and that “Luxembourgish industrial modernism” celebrated this obliteration of the boundaries between day and night as a liberation from the constraints of tradition. The study argues that an aesthetic of progress, which associates the practical aspects of technology with the salutary effects of philosophical, intellectual, social and religious emancipation by relating “light” to “enlightenment,” “heat” to “power” and “industry” to “regeneration,” is not only evident in the high-brow literary texts under consideration, but is also palpable in the popular press catering for a working-class audience. I will highlight the ideological complications caused by using industry as a general metaphor for progress and show the manner in which writers dealt with them—either by including the worker as a “vendor” of labour (Marx), or by obliterating the labour process altogether.